L'enromancement
Le point de vue du sociologue : « Celui qui reçoit le message a vu exister une vie qu’il se rêve. »
Analyse :
C’est ce que l’on appelle l’enromancement*. Cela désigne une forme de rêverie, une manière de se projeter dans un monde imaginaire dans lequel on se crée une narration fictive, un rôle idéalisé. Le jeu en réalité virtuelle Pokemon Go a été une manière d’enromancer sa vie. Un message qui est capable d’apporter des éléments pour s’imaginer dans un rôle différent du quotidien crée de l’enromancement. C’est le cas du jeu comme l’a montré Aurélien Fouillet, du jeu vidéo en particulier, mais aussi de toutes les incitations à se mettre en scène, à créer des stories sur les réseaux sociaux, ce que font certaines marques. Cela permet d’embarquer le récepteur dans une aventure. Le marketing expérientiel, c’est justement un enromancement des produits et des services. Dans une société où on n’a plus besoin de rien, on consomme pour se raconter des histoires ! Ces histoires ont aussi besoin de repères physiques. La continuité entre le numérique les matières de référence est notable ici : les filtres pour se déguiser sur Instagram ou sur Snapchat n’empêchent pas de se déguiser en chair et en os dans des festivals. Les stories sur Instagram sont complémentaires des albums photos où chacun ajoute des images découpées, des décorations, du patchwork. L’effet d’enromancement est avant tout un moyen de mettre, matériellement, de l’aventure dans la quotidienneté.